Violences et pillages à l’école : enquête sur le marché noir de la chaise

Face à la pénurie de chaises, de nombreux enseignants se tournent vers le marché noir.

Il y a encore quelques années, la chaise était un bien de consommation courante dans les écoles, collèges et lycées. Mais aujourd’hui, ce temps est révolu. L’âge d’or de la chaise n’est plus.

Principale cause, les conditions de travail des enseignants puisque pour la première fois cette année, et suite à de nombreuses suppressions de postes de fonctionnaires, le rapport nombre d’élèves / nombre de chaises s’est inversé. Avec un effectif pouvant aller jusqu’à 35 élèves par classe et face à une baisse importante du budget des collectivités, ce type de mobilier est devenu un bien rare. Sa pénurie a pour conséquence le développement parallèle d’un marché noir où le cours de la chaise scolaire tube de couleur, dossier et assise hêtre peut s’envoler à 600 euros les 5 unités.

En septembre dernier, la police a démantelé un réseau de revente de petites chaises de maternelle (rouge, avec finition époxy), ainsi que de bancs empilables marron. Le lieutenant François B. en révèle les coulisses :  “Nous avons pisté pendant plusieurs semaines une maîtresse de moyenne section qui donnait rendez-vous à des collègues à la tombée de la nuit derrière le préau de l’école. Elle revendait du mobilier provenant d’une petite école voisine qui venait de fermer. Elle se faisait payer en pâte à modeler et perles à enfiler. Ce n’était pas beau à voir”.

Protéiformes, ces réseaux savent disparaître pour mieux réapparaître. Les autorités enquêtent actuellement sur un trafic d’un nouveau genre. « Nous devons faire face à un cartel très organisé qui sera très offensif jusqu’au début du printemps ». En effet, profitant des conditions de travail dans les classes et des basses températures, ces trafiquants écoulent sans vergogne des radiateurs électriques.