Pratique : cet Ehpad modifie ses horaires pour que ses résidents assistent aux conseils d’école

Une initiative originale qui devrait perdurer.

L’Ehpad Patrick Topaloff de Goux-les-Usiers (Doubs) donne depuis quelques mois la possibilité aux résidents de bénéficier le soir d’un service de repas échelonné, servi dans la salle de restaurant ou sur plateau en chambre. “Certains sont enseignants et doivent assister au conseil d’école qui dure parfois jusque 21 heures. Nous avons décidé de rendre plus flexibles les horaires de notre établissement, et ainsi s’adapter au monde du travail”.

A bientôt 76 ans, Jacqueline F., titulaire d’une classe de CE2, nous donne son avis. “Un repas m’attend quand je rentre du travail, c’est très pratique. Mais pour tout vous dire, je n’aime vraiment pas ces réunions. Ça me fait rater Questions pour un champion. Et puis ça me donne mal au cœur. A chaque fois que j’y vais, je me dis que je vieillis. D’ailleurs, je crains l’Alzheimer. J’ai cette impression d’y entendre toujours la même chose”.

« Nous devons nous adapter à l’allongement de la durée du travail dans l’Education nationale, résume Evelyne Poulain, la directrice de l’Ehpad. Notre équipe de soignants doit se déplacer pour s’occuper de nos résidents. A l’heure où je vous parle, Thierry est à l’école Jacques Prévert en train de faire les soins d’hygiène à Madame Brousmiche dans la salle des maîtres.
A 82 ans, Thérèse Brousmiche est maîtresse en petite section. A 4 ans de la retraite, elle aime encore son métier :
« Ce n’est pas toujours facile, surtout avec ma prothèse de hanche et mes problèmes de digestion. Mais je travaille avec une canne, et pour mes problèmes de diarrhée, je me débrouille ”.

Protecteur, Thierry veille sur celle qu’il appelle Mamie Maîtresse : « Elle reste très patiente pour son âge. Je l’admire. Elle accepte tout, sauf une chose. Pour ses couches-culottes, elle refuse de porter la marque Confiance. Apparemment, ça lui donne des allergies ”.