La première école « Tout pour ma gueule » a ouvert ses portes en France cette semaine

Une école aux méthodes étonnantes : les enfants font ce qu’ils veulent, comme ils veulent, quand ils veulent, car c’est « tout pour ma gueule »

Reims – Un grand tapis moelleux et confortable au centre de la grande pièce de vie colorée accueille Fleur, Pierre-Marie et les autres élèves.
« C’est ici que nous nous retrouvons le matin, explique tout sourire Anne-Sophie Pécule, la directrice de cet établissement privé qui vient d’ouvrir ses portes. Nous sommes sur un lieu très doux, très convivial où chaque enfant va choisir ce qu’il souhaite faire dans la journée ». Ici rien n’est imposé.
La maman de Fleur, 9 ans, explique pourquoi elle a fait le choix d’y scolariser sa fille :
«
Dans son ancienne école, sa maîtresse était très méchante. Elle obligeait ma petite puce d’amour à faire des choses qu’elle n’aimait pas, comme de la grammaire ou de la conjugaison. Ici, c’est Fleur qui décide ce qu’elle veut faire, donc forcément elle apprend mieux ». Ainsi, depuis trois semaines, la petite fille colle des paillettes sur des dessins de dauphin.

15 000 euros par an. Créé il y 50 ans aux Etats-Unis, le réseau des écoles Tout pour ma gueule développe une pédagogie où l’enfant ne doit jamais ressentir une quelconque contrainte, où tout doit être lié au plaisir individuel, loin du carcan imposé par un professeur dans sa classe. Anne-Sophie Pécule est très véhémente sur ce point : « Excusez-moi, mais 30 élèves qui écoutent un adulte. Qui a envie de ça ? Au secours, on est au XXIème siècle, world is changing. Et puis quoi encore ? Pourquoi pas mettre tout ce petit monde ensemble dans une cour de récréation, et les obliger à jouer ensemble tant qu’on y est ?»

Une pédagogie qui a un prix. L’inscription à l’école Tout pour ma gueule est facturée 5 000 euros par an. Pour le papa de Paulin, ce coût pose un problème : « 5 000 euros, pour être très honnête, cela m’ennuie. Avec mon épouse, nous craignons qu’un tarif aussi bas attire la classe moyenne ou même pire, des enfants d’ouvriers. »