Faut-il avoir peur des profs influenceurs ?

Ils sont les stars des réseaux sociaux.

Leurs réseaux sociaux dégorgent de cartes à pince, de plans de classe ou de concours pour gagner un tube de colle. Leur site déborde de « Mes petits loulous ont adoré » ou de « Youhou les filles je suis en mode débordée ». Faut-il avoir peur des profs influenceurs ?

Oui, car ils sont très bien organisés. Lundi, 16 heures. Le site de l’Education nationale met en ligne les nouveaux programmes en découverte du monde pour le cycle 2. Lundi, 18 heures. La plupart des enseignants influenceurs a déjà publié une version actualisée de leur programmation prenant en compte ces nouveaux documents officiels. Ils proposent tous une version Word et une version pdf, avec une jolie police de caractère (en général du Comic Sans MS) et un dessin de Jack Koch. Comment font-ils pour être plus rapides que l’administration ? C’est simple : un prof blogueur est surentraîné. En deux heures, il est capable de lire, synthétiser, programmer, rédiger et publier un article. Deux heures, c’est le temps que mettra un conseiller pédagogique pour comprendre comment fusionner deux colonnes dans un tableau sous Word.

Oui, car ils sont très populaires. Ces blogs sont en général fréquentés par des enseignants avides de pédagogie, mais surtout avides de trouver à l’arrache une fiche à photocopier parce qu’ils n’ont rien préparé.

Oui, car ils sont très riches. Grâce à un lien commercial Amazon et deux bandeaux de publicités sur chaque page de leur site, un prof blogueur toucherait par mois en moyenne l’incroyable pactole de 3, 12 euros. Cette gigantesque manne financière permettrait à ces nouvelles stars d’internet de mener une vie de luxe. D’après nos calculs, certains n’hésiteraient pas à afficher leur signes extérieurs de richesse. C’est le cas notamment de la blogueuse Maikresse d’amour qui aurait été aperçue en train d’acheter des chouquettes à la boulangerie en face de l’école.

Oui, car ils n’ont aucun scrupule. Les blogueurs diffusent chaque jour sur internet des idées pratiques pour la classe, photos, vidéos ou story à l’appui. Selon nos informations, les formateurs de profs menacent de porter plainte pour concurrence déloyale. L’un d’eux nous a déclaré : “Ben oui mais c’est facile pour eux… ils ont une classe avec des élèves”.

Oui, car ils favorisent l’oisiveté. Fiches de préparation clé en main, exploitation d’albums, capsules pédagogiques, ces blogs proposent en quantité des ressources gratuites. Une aubaine pour les enseignants qui n’ont plus à se rendre le mercredi après-midi à Canopé pour emprunter un vieux guide pédagogique de géographie ou un DVD de C’est pas sorcier.

Oui, car ils maîtrisent une technologie rare. Ces influenceurs de la fonction publique emploient des outils numériques totalement inconnus du grand public. Un logiciel de pointe même pas sorti sur le marché ? Au contraire. Un logiciel qui n’existe plus, sauf chez les profs. Son nom : Microsoft Publisher.

Oui, car ils sont anonymes. Souvent décriés par le ministère de l’Education nationale, les profs influenceurs ont décidé d’apparaître masqués. Pour semer le doute, ils ont choisi de se qualifier avec des pseudonymes plus qu’équivoques. On peut ainsi croiser dans cette communauté : Monsieur Mathieu, Maitresse Aurèle ou Putain Bazar.⚫

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