Des chercheurs découvrent le secret d’une formation d’enseignants réussie

C’est une découverte qui s’annonce comme une révolution. Deux chercheurs ont découvert les ingrédients nécessaires à une formation d’enseignants efficace.

Selon Mélanie Bramand et Nicolas Peynichou, spécialistes en neurosciences de l’ingénierie pédagogique, la solution est simple : un jeune professeur aurait besoin pour bien débuter dans le métier de conseils pratiques provenant de personnes expérimentées.
L’idée nous est venue en achetant des saucisses à la boucherie, se souvient Nicolas. Quand j’ai vu le commerçant, également maître de stage, donner des conseils à son apprenti sur la découpe des saucisses, j’ai eu comme une révélation. En sortant du magasin avec Mélanie, j’ai compris que quelqu’un qui savait découper des saucisses, qu’elles soient de Montbéliard ou de Toulouse, était davantage capable d’expliquer à quelqu’un comment découper les dites saucisses plutôt qu’une personne qui n’a jamais découpé une saucisse, ne serait-ce qu’une merguez ».

La théorie de la chipo. A partir de ce jour et s’appuyant sur leurs observations du plat de saucisses, tout va très vite. Les deux chercheurs développent une hypothèse des plus audacieuses. Selon eux, un formateur d’enseignants issu du “terrain” (vocable scientifique désignant un lieu où se déroule la vraie vie, avec une vraie classe de 29 enfants, pas de budget et aucun matériel de sport) serait porteur de conseils beaucoup plus efficaces qu’un formateur n’étant jamais retourné à l’école depuis son dernier jour de CM2. Une découverte révolutionnaire.

“Nous sommes tellement contents, s’enthousiasme Mélanie Bramand. Nous savons désormais grâce à nos travaux de recherche que sur un panel représentatif de deux formateurs, celui qui a le plus d’expérience est plus apte à en parler plutôt que celui qui en n’a pas, puisque de facto il a moins d’expérience, donc c’est pour ça en fait, du coup.”

Cette découverte dans la formation des enseignants n’est pas sans susciter certaines critiques.
C’est du grand n’importe quoi. Cette théorie signifie alors que l’on tire sa légitimité de son expérience de terrain, s’emporte un cadre proche de l’Education nationale et qui a tenu à garder l’anonymat. Si je suis ce raisonnement, ça voudrait dire qu’un enseignant déchargé depuis 20 ans à l’inspection ne sait plus de quoi il parle.”