Un prof, un parent, un préau et beaucoup de bonheur

Tu le connais cet élève qui t’appelle dans la classe et te dit : “Maîtresse, j’ai fini !” alors que tu lui as dit mille fois de s’occuper tout seul quand il a terminé un travail. Alors ne nous en veux pas si aujourd’hui nous te sortons à notre tour ce fameux : “On a […]

Tu le connais cet élève qui t’appelle dans la classe et te dit : “Maîtresse, j’ai fini !” alors que tu lui as dit mille fois de s’occuper tout seul quand il a terminé un travail. Alors ne nous en veux pas si aujourd’hui nous te sortons à notre tour ce fameux : “On a fini !”. Parce que oui, notre travail est terminé, et il s’appelle Le bonheur est dans le préau. Tels deux enfants niveau CE1, on est fier de te présenter ce qu’on a fait. On espère que tu vas aimer et que tu nous tamponneras très fort avec ton smiley, le rouge, celui avec écrit Tu es le roi du travail.

Avant cela, laisse-nous te raconter l’histoire de ce livre.
Le bonheur est dans le préau est la déclinaison de notre blog Jean-jacques le Mag, né il y a un an, à une période où nous passions nos soirées et nos dimanches à écrire un livre de pédagogie qui paraîtra prochainement. Toi qui rédiges des fiches de préparation, tu sais combien la différentiation ou l’évaluation sont des sujets passionnants, mais ne provoquant pas non plus un désir fougueux de monter et danser sur la table du salon. Alors, pendant nos longues séances d’écriture, on s’organisait des “récréations”. Des moments de pause où on déconnait sur nos propres textes et où l’on improvisait des parodies de ce que nous venions de rédiger.

Et puis on s’est dit : “Tiens, et si on mettait ces conneries sur un blog pour faire marrer les collègues et les parents d’élève ”. Ce que nous fîmes.
On s’est donc inscrit sur une formation Magistere appelée “Créer un blog pour mettre des conneries dessus”.

Nan c’est pas vrai. On a demandé à notre copain Christophe de nous créer un site. Le lendemain, il nous appelle :
Hey Boualem et Steph. Je suis en train de mettre votre blog en ligne. Il me faudrait un nom”.

Alors on a réfléchi. Mais on ne trouvait pas. Alors on a bu une bière. Et on touvé.
Nous avons décidé de l’appeler Jean-Jacques. Notre argument est le suivant : puisqu’il y a des magazines féminins qui s’appellent Marie-France ou Marie-Claire, notre blog peut bien s’appeller Jean-Jacques.
Ce soir là on n’avait pas bu qu’une bière. Le lendemain, on s’est rappelé qu’on avait acheté le nom de domaine. Trop tard.
L’alcool c’est mal.

Jean-Jacques le Mag est né. Et après quelques semaines seulement, notre serveur a planté. Plus de sons plus d’images. Un peu comme le TBI de ta classe quand tu fais une séance de géométrie et que pour une fois, les élèves sont concentrés.

“Christophe, le site ne marche plus…
– Ben oui les gars, y’a trop de visites dessus. Le serveur ne suit pas. Faudrait voir à une migration SQL. A moins d’organiser une partition avec des clusters dédiés. A voir…
– Clusters. Migration. On ne comprend pas ce que tu veux dire. C’est comme si tu nous parlais différentiation et étayage pédagogique”.

Mais comme Christophe est gentil, il nous a refait un site propre avec un serveur énorme. Alors de plus en plus de monde est venu lire nos conneries.
Donc on s’est dit : “Tiens, nous qui aimons écrire, et si on publiait aussi un livre d’humour sur l’école en reprenant l’esprit de notre blog ?”. La rédaction de notre ouvrage aux Editions Retz avançait bien, mais il n’était pas raisonnable de se lancer dans un nouveau projet.
Nous ne sommes pas raisonnables.

Nous sommes allés à la FNAC. Nous avons noté les noms et adresses des éditeurs spécialisés dans l’humour. Nous avons envoyé à chacun d’entre eux un manuscrit. Quelques jours plus tard, nous avons reçu un appel. C’était Marie.

Marie, elle est éditrice chez Jungle, mais pour nous, elle est vite devenue notre maîtresse d’école. Elle est belle, gentille et elle sent bon. Mais comme toute maîtresse, elle nous fait recommencer si on a mal travaillé. En gros, ça se passe comme ça :

On envoie des textes à Marie.
Elle les annote. En rouge.
Pas de ABou TB avec elle. Si c’est bien, elle écrit HAHA !

HAHA !, ça veut dire qu’elle a rigolé. Si elle ne rit pas, elle nous aide, nous conseille, nous aide à progresser. Notre maîtresse Marie, elle nous fait retravailler nos “productions d’écrits”, sauf qu’au lieu d’écrire dans la marge : “Attention à l’accord du pluriel”, elle écrit : “Attention aux gros mots. Trois fois putain dans un texte, c’est trop !”.
Elle avait raison. L’alcool c’est mal.

Après avoir travaillé sur ce livre pendant un an, Maîtresse Marie pourrait passer le concours de professeur des écoles. Par exemple, un mardi, à 10 heures du matin, elle appelle en urgence pour qu’on lui envoie des exemplaires d’un cahier-journal :

“ C’est pour Julie la maquettiste.  Elle veut voir à quoi ça ressemble. Sinon Pauline l’illustratrice demande comment s’habille une maîtresse pendant la récré. Tu peux nous faire des photos ?” Socle commun, AVS, évaluation… les locaux des éditions Jungle à Paris sont devenus une annexe de l’ESPE.

Voici sommairement résumé la petite histoire de notre blog et du “préau”. Il y aurait encore beaucoup à dire sur nos coulisses : nous ne manquerons pas de te les raconter très bientôt. En attendant, “on a fini !”. A toi maintenant de lire Le bonheur est dans le préau, notre déclaration d’humour au métier de professeur des écoles. On espère que tu rigoleras autant à sa lecture que nous à son écriture.

Merci de nous suivre et de partager notre belle aventure. On adore l’idée de travailler sérieusement la journée et d’essayer de te faire marrer le soir. Grâce à toi, nos longues récréations sous la pluie sont plus joyeuses : on réfléchit aux conneries qu’on va bien pouvoir écrire.

Merci d’être là. Des gros poutous.