« The classroom », le premier Escape Game où le candidat joue le rôle d’un prof

Une expérience immersive qui remporte déjà un grand succès.

Reportage. Une heure, pas une minute de plus. Voilà le temps que les candidats doivent passer dans une classe d’école primaire reconstituée, constituant le cadre de cet Escape Game d’un genre nouveau.
« Vous verrez, c’est très impressionnant, nous explique Sylvain Rince-doigts, créateur de l’Escape Game The Classroom. Une trentaine d’enfants, un ordinateur qui plante toutes les 5 minutes et 28° dans la pièce : nous tenons à ce que cette salle de classe soit très réaliste. »
Pour les besoins de notre enquête, nous avons eu la chance d’observer une séance complète avec Nicolas, futur ingénieur de 23 ans : « On m’a offert cette partie pour mon anniversaire. Je ne suis pas inquiet. Je faisais du baby-sitting quand j’étais lycéen. Donc les enfants, je connais bien ».

Futurs ingénieurs, étudiants en pharmacie, couple d’amis qui travaillent à la SNCF, The Classroom accueille chaque week-end, des joueurs qui ont peu ou pas d’expérience dans la conduite d’une classe. « C’est la condition sine qua non pour participer, assure Nicolas avant d’aller accueillir tout sourire son prochain candidat : un inspecteur de l’Education nationale.

La partie commence. Les élèves arrivent. L’optimisme du jeune homme cède vite sa place au stress. Première erreur : il permet aux enfants de rentrer dans la classe sans exiger le silence. En moins de quatre minutes, c’est le vacarme. En régie, à nos côtés, Sylvain Rince-doigts observe la scène sur son écran de contrôle. Il a peu d’espoir : « Cette première erreur peut être fatale. Une classe, c’est une cage aux lions. Si vous ne vous imposez pas tout de suite, vous êtes fichu ».

La règle du jeu est stricte : Pour remporter la victoire, le candidat doit obtenir le silence pendant au moins dix secondes consécutives, puis donner une consigne simple : écrire la date dans le cahier du jour, à trois carreaux de la marge. Nicolas est en difficulté, d’autant plus que le scénario prévu par le créateur du jeu est diabolique. Une comédienne, interprétant une animatrice du périscolaire, rentre dans la classe pour réclamer les tickets de cantine. Nicolas perd pied et ne sait pas comment réagir. Face aux élèves qui s’expriment de manière anarchique, il tente le tout pour le tout, et hurle :
« Silence ! Prenez votre cahier et écrivez la date comme d’habitude ! ».

Double-consigne donnée sans avoir mobilisé l’attention des élèves, non-utilisation du tableau, le candidat enchaîne les erreurs. Si certains enfants effectuent la tâche correctement, certains écrivent la date dans le cahier de poésies, d’autres sont encore en train de chercher leur ticket de cantine dans le cartable.
Nicolas craque. Il abandonne le jeu. Il a tenu 6 minutes et 13 secondes.
« C’est plus difficile que je ne l’imaginais, nous confie-t-il. Pour moi, il suffisait juste de parler aux enfants pendant une heure. Je ne savais pas que les enfants n’écoutent pas les adultes quand ils parlent. »

The Classroom affiche complet pour les mois à venir. « De nombreuses entreprises nous envoient leurs cadres, se félicite Nicolas Rince-doigts. Une salle de classe est le meilleur endroit pour apprendre à diriger, écouter, décider et faire coopérer ». Devant cette forte affluence, le chef d’entreprise développe de nouvelles propositions d’activités : « Nous allons proposer l’année prochaine un deuxième Escape Game sur ce même modèle, mais encore plus difficile. Il s’agira pour le candidat de conduire une séance de motricité avec des élèves de maternelle. »

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