« Tu devrais faire comme ça », par cette enseignante qui ne fait pas comme ça.

ParentsProfs donne la parole à Annie. Cette enseignante porte un regard sans concession sur son métier.

« Vous savez aujourd’hui on parle beaucoup de gestes professionnels, de posture… Je crois qu’au-delà des mots, il n’y a qu’une seule question à se poser : suis-je une bonne enseignante ou pas ? Excusez-moi d’être aussi franche, mais c’est ce que je dis toujours aux débutants. Es-tu un bon enseignant ? Et je crois que des collègues plus expérimentés feraient bien de s’interroger également.

Tenez pas plus tard que lundi dernier :  je suis au supermarché et je croise Nathalie, une collègue. Elle m’explique qu’elle a une classe difficile cette année, et qu’à chaque récréation, elle punit au moins 4 élèves. Alors là, excusez-moi, mais j’ai bondi. Depuis quand la frustration permet-elle de régler un problème ? C’est trop facile ce discours décliniste, et je ne me suis pas privée de lui dire. Quid des situations d’apprentissage motivantes ? Quid de la pédagogie inversée ? Et je ne parle pas de la coparentalité. Je peux vous assurer qu’entre le rayon fromages et les surgelés, je lui ai réexpliqué ma vision du rôle de l’enseignant.

J’ai bien vu que Nathalie était un peu fatiguée. Apparemment 32 élèves, ça lui semble beaucoup. Alors je lui ai conseillé de créer des parcours de compétences individualisés, en utilisant des outils numériques, qui permettent de créer des pôles d’échanges de savoirs. C’est juste une question de volonté. Nathalie n’avait pas l’air très enthousiaste, mais j’ai été très claire, et je lui ai dit : Tu sais Nathalie, si j’avais une classe, c’est ce que je ferais.

Oui parce que je n’ai pas de classe actuellement. Depuis 15 ans. Je travaille à la Direction des Services Académiques, je suis chargée de mission.

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